Dynamique des organisations/groupements ruraux cas de la commune Bukeye, pp. 313-333
Loading...
Date
2011-01
Authors
Journal Title
Journal ISSN
Volume Title
Publisher
UB, Cahiers du CURDES
Abstract
Tranchant avec l'escapisme (Bayart), ou la stratégie de la dérobade (Olivier de Sardan) qui ont longtemps prévalu dans les rapports avec l'administration et les intervenants extérieurs, les organisations paysannes rurales cherchent une reconnaissance institutionnelle qui leur permette d'engager des relations avec l'Etat ou les ONGs. Elles sont avides d'informations, de relations, d'appuis.
Le premier aspect de la dynamique des associations/groupements ruraux est leur multiplication. Pour une population d'environ 65 milles habitants, la commune de Bukeye compte plus de 550 associations/groupements enregistrés. Ces associations/groupements dirigées par des femmes (61,3%) s'investissent dans des activités agropastorales (73,8%). La taille de ces associations/groupements varie entre 10 et 30 membres (70%). Cette petite taille leur assure une certaine viabilité à long terme. Pour garder une effectif relativement viable, les leaders des associations/groupements durcissent les conditions d'une éventuelle nouvelle adhésion:
• Payer le montant des cotisations atteintes par chaque membre depuis la naissance de l'association,
•Payer un montant exorbitant (de 10 à 20 mille francs burundais) de droit d'inscription alors qu'il n'était que de quelques centaines de FBu à la naissance.
Le deuxième aspect de cette dynamique concerne les motivations et les acteurs qui ont été (sont) derrière la prolifération des associations/groupements. La lutte contre la pauvreté (généralisée) en l'absence des services étatiques d'appui est à la base de la naissance de ces organisations/groupements. Les membres veulent alors travailler (cultiver) ensemble et renforcer la cohésion sociale.
Le troisième aspect concerne la quête de légitimité. Ces associations élaborent leurs statuts et se font enregistrer à la commune. L'ouverture de comptes bancaires (COOPEC, CCP,) est un autre élément de quête de légitimité. La principale motivation derrière cette quête de légitimité est la recherche d'appuis divers (financiers et matériels) de la part des différents partenaires. Il s'opère alors une course, une compétition pour
s'attirer la sympathie (meilleur projet) des organismes d'appui. Plus de 50% des associations/groupements en ont déjà bénéficié. Cependant, malgré cette volonté de transparence pour plus de crédibilité, plus de 30 % de ces associations/groupements sont en retard en ce qui concerne l'établissement des rapports d'activités et des rapports financiers.
Description
Keywords
Citation
AKINTORE Adélard, Dynamique des organisations/groupements ruraux cas de la commune Bukeye, pp. 313-333, Cahiers du CURDES n° 12, Janvier 2011