Effets des gaz du volcan Nyiragongo sur la santé des populations riveraines
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Date
2025
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Publisher
UB, FLSH
Abstract
Ce mémoire analyse l’impact des gaz volcaniques du Nyiragongo sur la santé des populations riveraines, en examinant les hospitalisations pour maladies respiratoires et cardiovasculaires avant, pendant et après l’éruption de 2021.
L’analyse des données environnementales montre que les émissions de SO2 étaient particulièrement élevées et variables (M = 66 972.014 tonnes , ET = 40 383.933 , min = 7 322.24 , max = 144 015.73 ), dans un contexte météorologique caractérisé par une température stable ( 20.44°C ), une humidité élevée ( 77.5 % ) et des prélèvements variant entre 25.6 mm et 200.2 mm . La vitesse du vent ( 12.917 m/s ) a favorisé la dispersion des polluants, modulant leur impact
sanitaire. Sur le plan épidémiologique, les infections respiratoires aiguës (IRA) constituant la principale pathologie à Goma ( M = 396,583 cas ) et Karisimbi ( M = 179,417 cas ). La pneumonie simple prédomine à Karisimbi ( M = 764,167 cas ) et Goma ( M = 485,083 cas ), tandis que l’hypertension artérielle reste la maladie cardiovasculaire dominante ( M = 283,75 cas à Goma , M = 267,583 cas à Karisimbi ).
L’analyse de régression multiple ( n = 260 ) révèle un effet significatif de la vitesse du vent sur la réduction des cas de maladies respiratoires et cardiovasculaires ( β = −29, 387, p < 0, 001 ). À l’inverse, le SO2 présente un effet modéré mais significatif ( β = −0.002, p < 0.05), atténué par l’interaction avec la vitesse du vent (β = 0.0002518, p < 0.01) et renforcé par une interaction négative avec les précipitations ( β = −0.0000129, p < 0.05 ).
Ces résultats confirment que la saisonnalité mensuelle n’explique qu’une faible partie de la variation des cas ( R2 = 0.025, p = 0.852 ), suggérant que d’autres facteurs environnementaux jouent un rôle clé. Sur le plan géographique, Goma et Karisimbient enregistrent des taux similaires d’hospitalisation, tandis que le Nyiragongo présente une incidence significativement plus faible ( -143.849 cas en moyenne, p < 0.001 ). Le modèle global ( F = 12,032, p < 0,001, R² = 8,6 % ) indique que la variance des hospitalisations est influencée par des facteurs environnementaux et structurels non pris en compte dans l’analyse.
Ces résultats soulignent la nécessité d’un renforcement des systèmes de surveillance sanitaire et d’une meilleure intégration des données environnementales dans la gestion des risques. L’étude recommande le développement de stratégies de résilience, incluant l’amélioration de la coordination institutionnelle et des infrastructures de santé, ainsi qu’une sensibilisation accrue des populations exposées.
Description
Mémoire présenté et défendu publiquement en vue de l’obtention d’un Master en « Sociétés, Pouvoirs, Territoires et Développement durable » (SPTD) Spécialité : Population et Développement