Simbigura, MaishaSous la direction du : Pr. Gilbert Niyongabo2025-05-142025-05-142022-10https://repository.ub.edu.bi/handle/123456789/2082Mémoire présenté et soutenu publiquement en vue de l’obtention du Diplôme de Master en Analyse Economique et Développement Spécialité : Analyse EconomiqueLe déficit courant de la balance des paiements correspond au besoin de financement exprimé par une économie dans le cadre de ses opérations courantes avec l'extérieur et constitue, à cet égard, la principale source d'accumulation de dette extérieure. Pour le Burundi, il se situe en moyenne à -7,4% du Produit Intérieur Brut (PIB) sur la période 1985-2020, contre -0.4% au cours de la décennie 2002, soit une dégradation de sept (7) points de pourcentage. L'aggravation de ce déficit est principalement imputable au solde commercial de biens et services, qui a été marqué par l'envolée des cours internationaux des produits pétroliers et alimentaires, couplée à la hausse des approvisionnements en biens d'équipement et intermédiaires, ainsi que de la consommation des services extérieurs au cours de la décennie 2000. L'accélération du rythme de l'activité économique et la hausse des exportations constituent également une source de génération de surplus commerciaux nécessaires au paiement des services futurs de la dette extérieure qu'induit l'accumulation du déficit courant. Notre analyse de la viabilité est basée sur l'approche des indicateurs proposés par Milesi-Ferretti et Razin (1996), qui tient compte notamment de la volonté de rembourser, en plus de la solvabilité inter-temporelle. En effet, pour la majorité des indicateurs retenus, des scores non favorables ont été observés pour toutes les variables retenues, ce qui dénote une présence de problème de viabilité du déficit courant. Toutefois, ces dernières années sont caractérisées par une récurrence de crises financières internationales, qui pourraient affecter les recettes d'exportation et les flux financiers liés aux transferts de fonds des migrants, aux investissements directs étrangers et à l'aide publique au développement. Une équation du compte courant a été estimée pour le Burundi. Il ressort de l'analyse qu'une dépendance accrue vis-à-vis des importations biens et services étrangers, ont un effet aggravant sur le déficit courant à court et à long terme. En revanche, l'amélioration du taux d'exportation, du stock de la dette extérieure atténuent le déficit. A cet égard, afin de prémunir le pays contre une crise de balance des paiements, des mesures ont été proposées pour résorber les déséquilibres extérieurs. Il s'agit notamment de (i) accroître et diversifier leurs bases productives, en vue de réduire la dépendance vis-à-vis des biens et services étrangers et atténuer la sensibilité des exportations à la volatilité des prix sur les marchés internationaux ; (ii) promouvoir la consommation locale par des mesures de sensibilisation de la population afin d’orienter la demande de consommation vers les produits locaux ; (iii) approfondir le marché financier régional pour fournir des sources de financement alternatives aux Etats, en vue de réduire l'effet du financement du déficit public sur l'activité intérieure et le déséquilibre extérieur ; (iv) poursuivre et le renforcer la mise en oeuvre des mesures visant une meilleure maîtrise des dépenses publiques et une amélioration des recettes, pour atténuer le déficit public et réduire le recours excessif à l'endettement extérieur ;(v) renforcer les politiques commerciales qui favorisent une plus grande mobilité de marchandises.Analyse de la viabilité et des déterminants du déséquilibre structurel du compte courant au Burundi (1985-2020)